Je te vois à l’entrée des stomates
sous mes feuilles, tu restes discrète,
je reconnais les fluides toxiques,
je reconnais,
toutes celles qui veulent s’immiscer dans mes décombres
celles qui, se prennent pour un soleil ;
une lune bien dessinée au fusain,
une parole bien dite,
ne suffiront jamais à me nuire.
Je connais ton jeu, ton jus,
mon cuticule gras
ne se mélange à aucun liquide,
je suis vernie,
contre celles,
qui ont pour seul objectif de carrière
de diriger leur petit monde
fière de n’être rien,
pendant que l’humus digère
contre celles,
qui n’ont que les coups et les reproches
pour frapper,
la voix musclée tout le monde écoute, muselé,
d’ici, je n’entends que l’eau du robinet qui goutte,
ça fait de la techno sur des couverts en équilibre,
car les histoires que vous vous racontez ont un écho lointains que je connais par cœur,
vous autres et vos clones
une chorale en chœurs,
clamant les mêmes valeurs,
vous, qui prônez que l’erreur est en dehors de vous.
tu M’attribues,
un avis,
une estimation,
une note,
comme si j’étais un commerce,
qui allait mettre la clef sous la porte,
Ma tribu, c’est le silence,
de toutes celles qui m’accompagnent,
le pas léger, le mot tenace.
